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Pourquoi on accumule ?

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Ce n’est un secret pour personne : l’organisation, c’est mon dada et, ce que je préfère, c’est la phase de TRI.

Mais je crois que, ce qui me fascine le plus avec mes clientes, ce sont les raisons pour lesquelles elles en sont arrivées là. Les évènements qui ont marqué leur vie, l’environnement familial dans lequel elles vivent…

Parce qu’au-delà d’un espace encombré, il y a avant tout un humain dont j’ai plaisir à découvrir l’histoire pour pouvoir l’aider au mieux.

Forte de mon expérience, j’ai constaté que l’accumulation pouvait avoir différentes significations et motivations selon le contexte dans lequel elle se produit.

Voici quelques pistes pour tenter de comprendre pourquoi on garde tout un tas de choses plus ou moins utiles :

 

1. Historiquement

Les Trente Glorieuses marquent une période de forte croissance économique et d’augmentation du niveau de vie survenue après la Seconde Guerre mondiale.

Ainsi, de 1945 à 1975, on assiste à une modification du célèbre « Cogito, ergo sum » (ndlr : je pense donc je suis) de Descartes en « J’ai donc je suis ».

En 2001, Jean-Jacques Goldman reprend d’ailleurs cette formule dans sa chanson Les choses dans laquelle il dénonce le fait que les biens de consommation soient devenus plus importants que les idées dans la société actuelle.

La consommation devient une preuve sociale, une marque identitaire dans le regard des autres. Plus on possède, plus on est une personne importante. Posséder des biens matériels donne un sentiment d’appartenance, de pouvoir ou de statut social très motivant pour certaines personnes, leurs egos et leurs ambitions.

 

2. Ce que la Science en dit

Il a été prouvé scientifiquement que, lorsqu’on effectue un achat, le cerveau produit différentes hormones du bonheur : la sérotonine, la dopamine, l’endorphine et l’ocytocine.

Accumuler des objets procure un sentiment de satisfaction comme collectionner des timbres ou des souvenirs de voyages. C’est donc tout naturellement que l’on souhaite éprouver à nouveau ce plaisir en achetant et en possédant un maximum de choses.

Il faut dire aussi que nous sommes des victimes du marketing ! Le syndrome de l’objet brillant, vous connaissez ?

C’est le fait d’être toujours attiré par ce qui est nouveau : voiture, téléphone, paire de baskets… Plus par attrait de la nouveauté que par réelle nécessité d’ailleurs.

Nous vivons dans une société de consommation matérialiste et nous sommes chaque jour poussés à acheter.

En cela, la publicité fait un travail remarquable : elle est partout ! Sur les panneaux d’affichage, à la télé, à la radio, dans les journaux, sur internet… Les réseaux sociaux et les influenceurs jouent aussi un rôle prépondérant notamment auprès de la jeunesse.

Mais a-t-on besoin d’acheter de nouvelles choses ? N’en a-t-on pas déjà bien assez ?

L’ironie de la chose est décrite dans le film 99 Francs de Jan Kounen sorti en 2007. Octave, le personnage principal joué par Jean Dujardin, est un publicitaire blasé qui nous confie : « Il y a toujours une nouvelle nouveauté pour faire vieillir la précédente ».

Ce cercle vicieux est sans fin !

 

3. Et d’un point de vue psychologique (mon préféré)

a) Manque passé

De nombreuses personnes âgées ont du mal à se défaire de leurs affaires.

C’est pourtant nécessaire afin d’assurer un maintien à domicile le plus long possible et, le cas échéant, lors d’un départ en résidence senior.

Ces gens ont connu le manque dans leur enfance/jeunesse et sont terrifiés à l’idée de revivre cette période. Alors ils « collectionnent » les Tupperware, les couverts, le linge de maison, la nourriture…

Tout ce qui leur a fait défaut dans le passé.

 

b) Avenir angoissant

De tout temps, la peur est un puissant levier.

Malheureusement, l’accumulation d’objets n’échappe pas à la règle :

En ces périodes d’inquiétude collective et d’actualité anxiogène, il est facile de se laisser séduire par le mantra YOLO (ndlr : You Only Live Once ») qu’on traduirait par « On ne vit qu’une fois ».

On assiste à de plus en plus de jeunes, stressés par les piètres perspectives que leur offre l’avenir, succomber au Doom Spending. Ce phénomène consiste à dépenser son argent comme s’il n’y avait pas de lendemain, comme si le futur n’existait pas.

Evidemment, en termes de surconsommation, on est au top…

 

c) Manque futur

Cette angoisse de l’avenir peut également se muer en pulsion survivaliste.

Certaines personnes accumulent des ressources comme l’argent, les biens matériels ou la nourriture pour se sentir en sécurité en cas de situations imprévues comme une maladie ou une perte d’emploi par exemple.

A anticiper le pire, on s’entoure d’un maximum de possessions pour palier à différents scénarios catastrophe.

Une de mes premières clientes vivant en appartement craignait une expulsion de son logement et achetait de quoi vivre dans la rue : tentes, duvets, réchauds, médicaments… Pourtant, elle avait un poste prestigieux, de bons revenus et aucune raison de perdre son logement ! Mais l’anxiété anticipatoire la poussait à acheter toujours plus pour une situation pénible qui avait pourtant peu de risque de se réaliser.

Pour quelqu’un d’extérieur, cette peur du manque peut sembler infondée, improbable et pas nécessaire mais, pour la personne qui la ressent, cette crainte est bien réelle.

 

d) Au cas où

Ah les objets qu’on garde « au cas où »… On en a tous !

Ils envahissent nos greniers, nos caves, nos garages et, globalement, nos maisons.

On les garde parce qu’on imagine une potentielle utilisation dans le futur : « Un jour, peut-être, j’en aurai besoin, on ne sait jamais ». Mais cette probabilité est assez faible et, au besoin, il est plus simple d’emprunter ou de louer.

Parce qu’au final, si on utilise l’objet une fois en 10 ans, est-ce que ça vaut vraiment le coup de s’encombrer pour rien tout le reste du temps ?

 

e) Solitude

Pour quelqu’un qui vit seul, c’est réconfortant d’être entouré de beaucoup d’affaires.

Ça meuble le vide émotionnel et, on le pense, comble la solitude mais c’est en fait tout le contraire :

Dans un premier temps, posséder beaucoup d’affaires sert de protection, de cocon, de rempart contre un monde extérieur vu comme hostile mais ça dresse aussi une barrière entre soi et les autres et, de facto, isole la personne accumulatrice.

L’accumulation rassure jusqu’à ce qu’elle étouffe, accable et, finalement, enferme la personne chez elle.

De là, nait la honte d’inviter du monde à la maison et la spirale de l’isolement est en place.

 

f) Souvenirs

Lorsqu’on fait du tri, le plus difficile est de se détacher émotionnellement des objets.

Il y a toujours un souvenir (familial, d’enfance, de vacances…) derrière le moindre bibelot. Chaque article nous rappelle le passé : une période heureuse ou malheureuse d’ailleurs.

S’en séparer ne revient pas à faire table rase ni à oublier le passé ! Les souvenirs perdurent dans la mémoire et dans le cœur.

On peut garder un rappel visuel du cadeau tout en se débarrassant de l’objet physique en le prenant en photo par exemple. Ça prend beaucoup moins de place.

Ou ne garder que des petits souvenirs peu encombrants d’un être cher plutôt qu’un vase, une lampe ou une statue, surtout si l’objet en question ne nous plait pas

 

            g) Indécision

J’entends souvent « Choisir, c’est renoncer ».

Pour certains, prendre une décision est impossible tant c’est synonyme de perte, de renoncement voir de sacrifice. Du coup, on garde tout et le bazar s’accumule.

Pourtant, choisir de ne garder que le meilleur, ce qui nous plait, ce qui nous rend heureux est un acte POSITIF !

Ça demande un certain lâcher-prise et un peu d‘estime de soi pour se faire passer en premier et se dire qu’on mérite ce qu’il y a de mieux.

Se débarrasser de certaines affaires peut littéralement nous enlever un poids qu’on portait sur nos épaules depuis bien trop longtemps.

 

En conclusion

Quel que soit le degré d’accumulation qu’il y a chez vous, ne culpabilisez pas !

On vient de voir que c’était humain : « C’est pas moi, c’est le fonctionnement biochimique de mon cerveau ». Moralité, c’est de la faute à la neuroscience !

Plus sérieusement, sans se flageller, il est quand même bon de prêter attention à ce type de comportement pour éviter que ça ne se transforme en pathologie.

En effet, l’accumulation excessive de biens peut être un symptôme d’un trouble compulsif comme le Trouble de l’Accumulation Compulsive (TAC) avec des pathologies telles que la Syllogomanie ou le syndrome de Diogène.

Ces troubles psychiatriques ont des conséquences néfastes sur la qualité de vie d’une personne comme la perte d’espace de vie, la détérioration des relations sociales et la difficulté à gérer ses finances.

Afin d’éviter d’en arriver à ce stade, il est conseillé de trier ses affaires régulièrement et, surtout, de le faire en conscience. C’est-à-dire en prenant le temps d’aller au bout de la réflexion et de l’action.

Bien sûr, une professionnelle de l’organisation peut vous aider dans ce processus.

Il peut également être utile de demander l’aide d’un professionnel de la santé mentale lorsque l’accumulation a un impact négatif sur votre vie quotidienne.

Je poste pas mal de contenu de motivation sur mes comptes Facebook et Instagram donc venez y faire un tour et n’hésitez pas à m’envoyer un petit message pour un coup d’pouce supplémentaire.

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